La Tempête Xynthia
Je suis de ce pays, de L'Aiguillon-sur-Mer.
Mes aïeux, mes parents reposent au cimetière.
En voyant aujourd'hui, ce lieu dans la misère,
Je sens au fond de moi, s'insinuer la colère.
Une étrange colère, teintée d'indignation,
En suivant tous ces bulletins d'informations,
Où les intervenants, pour chercher des raisons,
Énoncent des bêtises, des élucubrations.
J'entends des « j'savais pas », des « inimaginables »,
Alors que vos maisons sont bâties sur du sable !
Dire que c'est une surprise devient inconcevable,
lorsque derrière des digues, on construit à la diable !
Le « marais desséché » est un espace de terre
Que l'homme a patiemment, grignoté sur la mer.
Comme hier, en Hollande, à l'aide de polders,
Il a pu façonner cette surface agraire.
J'ai aussi entendu : « elle a repris ses droits »,
En parlant de la mer. Mais est-ce de bon aloi ?
Et plutôt qu'affirmer, se demander pourquoi
L'océan est venu s'installer sous vos toits ?
Serait-ce parce que nous oublions nos devoirs,
Que l'onde, en s'énervant, donne des coups de butoir ?
Ou parce que pour construire d'innombrables dortoirs,
Nous avons supprimé ses espaces-déversoirs ?
Lorsque j'étais gamin, et même plus tard, ado,
Je sillonnais les rues et chemins à vélo.
Revenir de La Pointe, et le vent dans le dos,
Arriver sur le port, pour guetter les bateaux.
A La Faute, près des dunes, nous allions pédaler.
Et le pont traversé, le plaisir nous prenait.
C'était un pur bonheur, le fait de musarder
A travers les pinèdes, les vignes, les prés salés.
Près de la Pointe d'Arçay, après les Amourettes,
La forte odeur des pins nous montait à la tête.
Et cette ombre complice, nous offrant une cachette,
Nous incitait à faire une sieste discrète.
Bien des étés plus tard, une trentaine d'années,
Ces tendres souvenirs, j'ai voulu retrouver.
A La Faute-sur-Mer, je suis donc retourné,
Simple curiosité, juste pour me promener.
Mais, très désemparé, je n'ai rien reconnu.
Avec ces constructions, je me suis même perdu !
Des maisons, des villas, des campings et des rues,
Les images de l'enfance, elles aussi, disparues.
Les vignes du grand-père où nous allions, enfants,
Casquettes nous protégeant d'un soleil écrasant,
Grappiller des raisins, les parents vendangeant.
Plus rien de cet endroit, parti dans le néant.
A L'Aiguillon itou, au lieu du « Communal »,
Tout un tas de maisons, lotissement banal !
Les « relais », le système anti-crues ancestral ?
Recouverts de logis, sombre manne commerciale !
Souvenons-nous des mots lancés par nos aînés :
« De tous temps, l'océan peut venir nous gronder,
Nous ne sommes dans ses mains, rien d'autre que des jouets
Qu'il tolère simplement ou bouscule à son gré ».
J'ai, lors de mes recherches, trouvé un document,
Trois mots sur un registre, de près de trois cents ans
Où le curé de Grues (1) racontait simplement
La rupture des digues et un débordement.
Mais ce qui est frappant, dans ce court compte-rendu,
C'est la similitude de ces faits survenus
A trois siècles d'écart. Ces épisodes vécus,
Peut-on les qualifier, aujourd'hui, d'imprévus ?
Et quelles furent les idées, les envies, les appâts
Des édiles locaux, des services de l'État,
Pour avoir oublié, volontairement ou pas,
La mémoire des hommes, cette conscience-là ?
Malheureusement, je crois que c'est encore l'argent
Qui incite le monde à être moins prudent.
Et l'on est criminel, si intentionnellement,
Pour du fric, on ne tient pas compte des éléments !
Il a fallu attendre qu'il y ait plus de vingt morts
Pour que dans les esprits, on reconnaisse ses torts.
Mais il est un peu tard pour avoir des remords,
La suffisance de l'homme crée la boîte de Pandore.
Avant que de douter complètement de l'homme,
Que pour toutes ses fautes, il subisse un pensum,
Se trouvant emporté dans un grand maelström,
Je propose une pause, ensemble, ad libitum.
A quoi sert de vouloir combattre la nature ?
Est-ce véritablement une preuve de culture
Ou de discernement, que de prendre une armure
Et s'isoler du monde, en créant des clôtures ?
Car si Neptune s'énerve, profondément lassé
De voir les océans, par l'homme, si malmenés,
Respectons ses colères, ses élans de dureté,
Laissons-lui de l'espace, sachons le respecter.
Mais l'homme dédaigne trop l'élément naturel.
Il se pense supérieur, mais vit dans l'irréel.
Croire que tout dominer, ce rêve irrationnel,
N'est de fait, que le vrai péché originel.
Ne pas se croire plus fort, mais être intelligent,
S'adapter à son monde, à son environnement,
Nous permettra, à tous, inévitablement,
De comprendre et de vivre avec les éléments.
De cette anse, face à Ré, l'homme n'est que locataire,
Mais son propriétaire sera toujours la mer.
Et s'il faut des endroits pour travailler la terre,
Une grande humilité est un mal nécessaire.
Mars 2010
(1) « Le onze décembre 1740, les eaux coupèrent le bot de Groleau et celui de Garde en plusieurs endroits. Elles restèrent sur les paroisses de Grues, de St-Denis, de St-Michel et de Triaize, six semaines. Le bot de Bourdin fut coupé le 13 décembre même année. Tous les blés furent perdus. L'année suivante, 1741, fut des plus sèche qu'on n'ait jamais vu. Il ne se faucha point de foin dans toute la paroisse de Grues ni dans les prés hauts des autres paroisses. »
(Le bot de Bourdin est toujours sur les cartes IGN)
Auteur : Gérard GASQUET
Qui va décoder ce message ?
Tant attendue ... la livraison, par mon ami fleuriste, de mon bouquet printanier !
Fébrile et impatiente, quoi de plus naturel pour une première floraison !
Un recueil de 70 poèmes, aux thèmes variés, illustré d'une dizaine de peintures grâce à l'art-micale complicité de Marie-Luce, Pauline, Liza, Mannick et Yo.
Vu chez Liza : Chez Myriam
Les graines semées
Secrètement ont germé
Eclosion d'avril
Primeur d'un bouquet
Aux pétales parfumés
Nouvelle saison
De ce frais bouquin de rimes
Prime floraison
Des tiges coquines
Parmi les diverses pages
Edition nouvelle
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Prochainement publié aux
clic pour préface
Un merci sans mesure
à Liza Lo Bartolo Bardin
pour sa préface
de mon aventure écriture
De ville en ville
Parcourant les régions
De Barfleur à Trouville
De Belle-Ile à Saint-Malo
Traversant le continent
De bastide en bastion
De Bastia à Ajaccio
De Bonifacio à Sartène
La bande de ces lurons
Ce n'est pas celle à Bonnot
En chenille nous entraîne
De ville en ville
C'est la bande à basile
L’amour est un soleil
Qui réchauffe les cœurs
Et fait tourner la tête
En rentrant de goguette
Fidèle ou frivole
Tourne, tourne, tournesol
L'amour est une danse
Qui déchaine les passions
Et fait valser les coeurs
Au bal des Amoureux
Idylle ou idole
Tourne, tourne, farandole
L’amour est une fleur
Qui effeuille sa corolle
Sur un air de danse folle
Pour dire à l’homme de ma vie
Que je l'aime ...
A LA FOLIE !
© MaiRym